Comme
nous vous avons parlé du repas bourgeois il y a peu de temps,
aujourd'hui nous allons vous parler du repas populaire. Vous allez
voir qu'il est totalement différent de celui du milieu bourgeois
mais tout à fait intéressant.
Tout
d'abord, il faut savoir que le repas populaire est régit par une
règle en particulier : le « franc-manger ». On aime
mettre tous les plats sur la table et on utilise une assiette que
l'on garde jusqu'au dessert. Cette règle ne s'applique pas seulement
par souci d'économie. Le repas populaire est un moment de partage,
de convivialité. L'important est d'être ensemble sans faire de
chichi.
Au
19ème siècle, le
repas familial n'est pas encore totalement instauré dans toutes les
couches sociales. En effet, s'il n'a pas
de peine à être mis en place dans les familles bourgeoises, il se
heurte à quelques contraintes dans les milieux populaires. En ville,
par exemple, la famille ouvrière est
dispersée car
chacun travaille
et elle
ne peut donc pas toujours respecter les bonnes mœurs du repas en
famille. Hommes, femmes et enfants qui ont parfois des journées
longues de 10 ou 15 heures se retrouvent
rarement
entre eux pour un moment de partage. Cette situation est évidemment
mal vue de la classe bourgeoise qui considère que le repas familial
est primordial pour une vie de famille épanouie et
équilibrée. La
classe ouvrière est donc dévalorisée et la bourgeoisie, notamment,
accuse les femmes qui travaillent de ne pas jouer correctement leur
rôle de femme au foyer et de priver leur mari et leurs enfants d'un
foyer
accueillant. Et
même si l'ouvrière a de moins en moins le temps d'être à la
maison, les mœurs continuent d'exiger que sa place soit dans la
cuisine. En effet nous en avons un exemple dans
La
Terre
de
Zola au
chapitre 5
où l'auteur écrit : « cuisine, où elle était allée se
renfermer dans sa dignité ». La
cuisine est donc un lieu honorable pour la femme qui se
doit
d'en
faire une priorité.
Par
exemple, nous voyons dans L'Assommoir
de
Zola publié en 1877, Gervaise, blanchisseuse dont la boutique est à
l'apogée de sa réussite. Celle-ci convie ses voisins à
un repas
lors
de sa fête annuelle
afin de montrer son ascension sociale. Elle essaye de reproduire le
schéma social bourgeois mais elle garde en réalité des habitudes
populaires. En effet, l'attitude des convives
« la débandade du couvert apparut sous la vive clarté, les
assiettes et les fourchettes grasses, la nappe tachée de vin,
couverte de miettes. On étouffait dans l’odeur forte qui montait
», même
si nous savons que Zola exagère le comportement de ses personnages,
montre l'importance de se
nourrir d'abord.
Nous espérons que cet article vous a plus! Nous vous retrouverons très prochainement!